Pèlerinage à Rome pour la canonisation d’Elisabeth de la Trinité

La messe de canonisation d’Élisabeth de la Trinité a eu lieu le dimanche 16 octobre dernier à Saint-Pierre de Rome. À cette occasion, la Province de Paris des Carmes Déchaux a organisé un pèlerinage à Rome du samedi 15 octobre au lundi 17 octobre. Ce fut l’occasion de vivre un grand moment de joie avec la famille du Carmel et toute l’Eglise.

Pour revoir la canonisation sur KTO, cliquez ici.

Témoignage d’un pèlerin :

En l’honneur de la canonisation d’Élisabeth de la Trinité, un groupe fort sympathique accompagné par le frère Didier Marie Golay s’est rendu à Rome dans une ambiance fraternelle. Parmi ces quelque soixante-dix personnes, participaient des moniales de l’Ordre, quelques frères , des membres de la famille Catez et d’autres amis de celle qui allait être élevée sur les autels.

Le samedi après-midi, jour de fête de Sainte Thérèse, nous avons véritablement commencé notre pèlerinage en célébrant la messe en mémoire de Notre Mère en l’église Sainte Marie de la Victoire avec les frères de la maison générale qui nous ont rejoint avec beaucoup de joie. C’est en ce même lieu qu’à la suite, Sr Marie- Michèle de la Croix, carmélite de Dijon, nous a donné une conférence intitulée : « Elisabeth de la Trinité, fille de Ste Thérèse ». D’une manière très éclairante, nous avons perçu comment Elisabeth avait suivi le chemin de sainteté de la Mère fondatrice, partageant en effet avec elle une personnalité marquée par une riche humanité relationnelle et un grand désir d’aimer avant tout le Seigneur et de sauver les âmes. L’oraison, coeur de la spiritualité du Carmel, nourrit une vie intérieure qui rend tout l’être disponible à l’accueil de la grâce, cette grâce transformante et unifiante qui fait dire à Thérèse « l’âme est un paradis où Dieu prend ses délices ». La fidélité quotidienne à l’oraison permet ainsi à Elisabeth de se laisser habiter par Dieu, de devenir « maison de Dieu » pour que jaillisse d’elle-même le Verbe éternel, et être « louange de gloire », « le ciel sur la terre ».
Le lendemain soir c’est le frère Anthony-Joseph qui nous enseignera « la connivence d’Elisabeth de la Trinité avec St Paul », l’apôtre qu’elle cite très fréquemment dans ses écrits et sa correspondance, et dont tout son cheminement spirituel porte la marque, jusqu’à sa conformation trinitaire.

Le cœur de notre séjour était bien sûr : vivre l’évènement de ce dimanche 16 octobre. L’évènement avait été précédé par une veillée samedi soir en présence de prélats où chants, prières avec les mots d’Elisabeth et témoignages préparaient nos cœurs à accueillir cette nouvelle Sainte que le Carmel donnait à l’Eglise universelle. Sur grand écran, avec le visage de la future Sainte en filigrane, on lisait : « marquez tout du sceau de l’amour, à chaque instant du temps qui passe, marquez tout du sceau de l’amour, Dieu donne tout, rendez lui grâce »

15-17 octobre 2016 ROMEPrésents place St Pierre dès 8h30, nous nous sommes quelque peu dispersés, chacun
selon sa place requise par l’organisation et le protocole. Quelques-uns d’entre nous avons partagé le voisinage de pèlerins argentins exprimant largement leur liesse, puisque le pape François, en canonisant le Père José Gabriel del Rosario Brochero, reconnaissant le premier saint originaire de son Pays. Oui, outre notre chère moniale dijonnaise, six autres Bienheureux ont été canonisés en ce même jour dont un autre français, martyr de la révolution.
Notre émotion fut grande lors de la prononciation par le pape du rituel de canonisation associée au nom de Sainte Elisabeth de la Trinité ! Puis, lors de la procession des offrandes, Marie-Paule Stevens, miraculée par l’intercession de la Bienheureuse en 2002, est venue déposer devant l’autel au pied de la Vierge le magnifique reliquaire en verre irradiant des couleurs rouges et bleutés. Plus anecdotiquement, mais non sans une joie débordante d’émotion et de gratitude, vint le moment où celui que l’on nomme le vicaire du Christ, à quelques mètres seulement de distance, est passé de son geste paternel nous bénir ainsi que nos frères et sœurs religieux.

Nous avons rendu grâce le lendemain par la messe célébrée à la basilique St Paul-hors-les-Murs, présidée par Mgr Minnerath, l’archevêque de Dijon. Dans son homélie, celui-ci nous a invité à nous mettre à l’école de la nouvelle élue afin de se laisser ramener à la Source : la Parole, expression de la Trinité Sainte, et qu’ainsi nous devenions par elle « louange de gloire. »

Ce temps de pèlerinage fut aussi marqué par la visite de lieux qui représentent un fort patrimoine spirituel et architectural, comme plusieurs  églises caractéristiques de l’art Baroque; de la colline du Quirinal à la place St Bernard. Ce qui nous a tous profondément marqués fut la méditation sur le magnifique groupe sculpté placé dans le trancept gauche de l’église Sainte Marie de la Victoire, représentant la lumineuse Extase de Ste Thérèse d’Avila réalisée par Gian Lorenzo Bernini à la demande de Federico Cornaro, cardinal Vénitien. Ce chef d’œuvre décrit la scène de la Transverbération dans le livre de La Vie (XXIX,13.) Le haut lieu du patrimoine artistique que représente St Louis des Français avec notamment les toiles du Caravage a clos notre parcours romain.

Nous rentrons à Paris avec le désir de poursuivre l’action de grâce en communion avec de nouveaux amis d’Elisabeth en reprenant la première intention de la messe de ce lundi 17 octobre :

« Seigneur, Dieu tout Amour, nous te rendons grâce pour Ste Elisabeth qui s’est tenue comme un petit vase à la Source de ton cœur pour répandre sur le monde, les flots de ta charité infinie,
Que cette Source déborde aujourd’hui en grâces de force, de tendresse et de joie sur notre pape François et tous ceux qui ont participé de près ou de loin à cette canonisation ! »

 – Homelie du frère Guillaume, provincial de Paris OCD

Photos : copyright (Anne Colin)

En savoir plus :

Nos couvents

Faire une retraite