Messe d’action de grâces à Lille le 8 juillet

La fermeture du couvent de Lille

Monseigneur Laurent Ulrich, archevêque de Lille, a présidé une messe d’action de grâce le dimanche 8 juillet dernier, à l’église Sainte Catherine, à l’occasion de la fermeture du couvent des carmes et de leurs 100 ans de présence dans le diocèse. Nous avons pu confier au Seigneur cette étape de l’histoire de notre Province et du Diocèse.

Jardin du couvent de la rue des Stations à Lille.

En 2011, la vente du couvent de la rue des stations avait déjà marqué la fin d’une longue période. La communauté vivait depuis lors dans un presbytère du diocèse, rue Royale. Elle participait à la messe paroissiale le dimanche à la paroisse Sainte Catherine du Vieux Lille. En semaine, la messe de la communauté, célébrée dans la chapelle, rue royale, attenant à l’église Saint André, était la messe de la paroisse. Un pot permettra aux paroissiens et aux amis de la communauté, certains assidus à la prière liturgique et à l’oraison de la communauté, de dire au revoir. Une page se tourne, non sans peine ni espérance. Les trois frères actuellement encore présents à Lille iront au couvent d’Avon et de Paris. Le déménagement se fera lors de la semaine du 17 juillet. Le 23, des travaux commenceront dans ce presbytère qui deviendra à la rentrée une des maisons du séminaire de Lille. Le lieu restera donc un lieu de prière au service de l’Eglise.

Homélie de la messe d’action de grâces


Bref historique du couvent de Lille de la Province de Paris (1921-2018)
Après la Première Guerre mondiale, les Carmes Déchaux décident de rentrer en France, après les explulsions de 1905. Ils s’installent tout d’abord à Avon, près de Fontainebleau puis fonde une communauté à Lille. Ce couvent sera mis sous la protection de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Nous évoquons son histoire presque centenaire alors qu’il fermera ses portes le 16 juillet pour la fête de Notre Dame du Mont Carmel.

Une première implantation
À Lille, un nouveau couvent fut fondé en 1921, au n°122 de la rue d’Esquermes, au nord de la ville. C’était une maison bourgeoise, avec un jardin, destinée à accueillir les frères étudiants en philosophie et en théologie. Elle se situait à vingt minutes de marche de l’Université Catholique. Ce couvent de Lille a été dès l’origine un lieu de renouveau et de non-conformisme.

Le couvent de la rue des Stations
Le chapitre provincial de 1927 décida le transfert de la communauté de Lille dans un lieu plus grand et plus conventuel. Le choix se fit sur la maison des religieuses enseignantes de la Sainte-Union, au 99 rue des stations. Ce nouveau couvent, à cinq minutes de marche de l’Université Catholique, fut aménagé pour comprendre une chapelle, trois parloirs, un cloître extérieur, deux ailes d’un cloître à l’intérieur, réfectoire, salle de chapitre, salle de récréation, et près d’une trentaine de cellules. Le jardin qui bordait le demi-cloître était susceptible d’être agrandi plus tard. L’inauguration se fit le 9 juin 1928 en présence de Mgr Liénart, évêque de Lille.

Le couvent présentait des nouveautés remarquables, par exemple, l’emplacement du chœur sur le côté du sanctuaire de manière à permettre de voir l’autel, et non derrière le sanctuaire, comme c’était la tradition.

Une histoire mouvementée
Ce couvent qui fut aménagé pour accueillir les frères étudiants eut d’autres vocations dans son histoire. Dans les années trente, il accueillit également le noviciat. Ainsi le Père Jacques de Jésus fut-il novice à Lille en 1932.

Dans les années cinquante, seuls les étudiants en philosophie y résidaient, les cours de théologie étant dispensés à Avon. Dans les années soixante il n’y avait plus d’étudiants à Lille, car ceux-ci étaient envoyés au couvent d’études de La Plesse (Maine et Loire)

Le couvent connut, des années 1968 à 1984, des expériences de vie communautaire avec des laïcs et des religieuses. La messe dominicale attirait beaucoup de monde danse ces années d’expériences liturgiques postconciliaires.

En 1984, le chapitre provincial décida d’arrêter ces expériences et de préparer un retour à une vie conventuelle plus classique. C’est dans ce contexte que les étudiants carmes revinrent rue des stations dans les années 1990. Ce fut aussi une période où le couvent se fit connaître par la qualité de ses liturgies, animées en particulier par les frères étudiants alors relativement nombreux.

Cela dura jusqu’en 2005 lorsque le chapitre provincial décida du transfert à Paris du lieu des études.

Vers une fermeture

À partir de là, le couvent devint trop grand pour le petit nombre de frères qui y résidaient. Il fut décidé au tournant de l’année 2011-2012 de vendre le couvent de la rue des Stations. Cela se fit dans les mois qui suivirent et une petite communauté de carmes se maintint à Lille, dans le presbytère de l’église Saint-André, rue Royale. Le chapitre provincial de 2017 décida la fermeture de cette communauté, rendue effective en juillet 2018, trois années avant son centenaire.

Fr. Robert ARCAS, ocd (Paris).

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